Cette transformation de caves en studios de répétition de musique fut une expérience architecturale particulière, entre haute technicité et recherche décorative au sens noble. Situés sous un immeuble d’habitation, l’objectif premier était bien-entendu la performance acoustique (isolation et qualité de l’ambiance sonore) Des « boîtes dans la boîte » suspendues aux voûtes en pierre ont été réalisées. Outre la performance technique, il était aussi indispensable d’inventer une ambiance visuelle stimulante pour ces lieux de création. La particularité intrinsèque de ces espaces est qu’ils sont coupés de leur contexte, ni vues, ni vent, ni sons extérieurs ne les animent. La « décoration » n’est alors plus accessoire, elle caractérise l’espace. La morphologie globales des caissons ( boites dans la boite) étant largement contrainte , d’une géométrie monotone, « quasi-militaire » , il fallait trouver le moyen d’y apporter une dimension ludique. La proposition du « patch-work », combinaison de « taches » se prolongeant sur murs, sols et plafonds, brouille les repères, déconstruit l’espace, sorte d’anamorphose, il dynamise le lieu. Ce découpage aléatoire de la géométrie convenait aussi parfaitement au traitement de l’ambiance sonore. En collaboration avec l’acousticien Jean-Baptiste Prigl d’Ondel, il a été défini une répartition de panneaux absorbants, de diaphragmes et de surfaces réverbérantes. Sur cette base, un travail de combinatoire, véritable casse-tête chinois a été mené pour définir le calepin précis des panneaux. Lors d’une première tranche, ce jeu de patch-work avait été réalisé dans des tons neutres, garantissant une ambiance calme. Pour cette seconde tranche, haute en couleur, le choix des matériaux et couleurs s’est inspiré des musiques d’Ethiopie.