Dans une rue arborée de Marly-le-Roi, petite commune des Yvelines, où de hautes haies isolent traditionnellement chaque pavillon sur son terrain, cette maison fait un pas vers son voisinage pour créer un sentiment d’urbanité inédit dans cette zone pavillonnaire. Pour ce faire, et puisque le PLU lui interdit
de s’ouvrir sur ses mitoyens, elle s’avance sur sa parcelle étroite pour s’ouvrir largement sur la rue. D’ici, les clôtures en acier galvanisé perforé laissent filer le regard des passants vers le jardin dont le terrain glisse sous la maison qui paraît léviter sur sa parcelle. C’est aussi une invitation à entrer : l’accès se fait depuis ce niveau -1, sous la maison, où se nichent accessoirement voiture et bois de cheminée. L’aménagement du rez-de-chaussée se caractérise par la fluidité de ses trois espaces qui communiquent en s’organisant autour de la cheminée centrale qui assure à elle seule le chauffage de cette maison passive. La cuisine
et un salon intimiste se situent de part et d’autre de l’escalier sculpté d’une seule pièce d’acier préfabriqué, tandis que deux marches plus haut un salon traversant s’ouvre sur une vaste terrasse en porte-à-faux sur la rue.
Cette maison efface les limites entre privé et public au profit de pièces conviviales qui s’ouvrent aussi sur l’extérieur. L’intimité des habitants est préservée dans les chambres au second niveau par des fenêtres en hauteur qui orientent la vue vers le ciel. Dans chaque pièce les matériaux —acier et béton— sont laissés bruts... authenticité assurée pour cette maison de 145 m2 en bois massif CLT préfabriqué. Tout y est prétexte à éveiller la curiosité des passants, du bardage en mélèze pré- grisé qui enveloppe tout le volume dont les arrêtes sont à vif grâce à l’absence de couvertines, jusqu’au pli de la façade principale qui ouvre une perspective vers le jardin. La maison semble bien être parvenue à animer son environnement par une fantaisie assumée mais bel et bien contrôlée.