Risistemazione della Place des droits de l'homme
CONTEXTE
La Place des droits de l’Homme représente un exemple typique d’ «urbanisme sur dalle ».
« Pièce maitresse » d’un nouveau quartier construit au début des années 80 et comprenant l’hôtel de ville, un centre culturel et des logements, cette place est dans la réalité la couverture d’un parking souterrain sur deux niveaux.
Toute hypothèse de réaménagement doit donc d’abord se confronter à des nombreuses contraintes d’ordre technique et notamment :
• le respect des règles et des documents techniques unifiés en vigueur concernant l’étanchéité des toitures. De plus cette contrainte est accentuée par la volonté du maitre d’ouvrage de s’affranchir du recours à la technique des « dalles sur plots » qui, se dégradant dans le temps, avait fortement compromis et limité l’utilisation de la place.
• le respect des surcharges de la dalle limitées à 350Kg/m² (largement sous-dimensionnées à l’époque) qui limitent significativement toute hypothèse de re -végétalisation de la place
• la nécessité de faciliter l’accès depuis le « sol naturel » situé 180 cm plus bas et surtout de se conformer aux règlementations concernant les personnes à mobilité réduite
CONCEPT
Au-delà des contraintes techniques, le réaménagement de la place doit intégrer trois problèmes fondamentaux :
• l’urbain – à travers un travail sur les « interfaces », il s’agit de « désenclaver » la place, estomper ses franges en leur donnant une « naturalité » que le malheureux urbanisme sur dalle avait nié dans le passé
• la multifonctionnalité – le réaménagement ne doit se proscrire aucune utilisation future. Il doit vivre avec la place, « réagir » et interagir dans le temps avec ses multiples visages :
- « forum » civique la journée, « square » urbain le soir, « place du marché » en occasion des brocantes ventes etc., « parvis » lors de manifestations publiques ou théâtrales.
- « remplie » sa texture à « pixels» renvoie des informations concernant ses multiples utilisations
- « vide » la place est traitée comme une véritable façade à « damier » et vibre à la lumière de jour comme de nuit. • le dépavage - il ne s’agit pas d’utiliser le végétal pour « faire beau » en lui attribuant le rôle cosmétique de maquillage urbain mais plutôt de « dépaver », de réimplanter de la biomasse dans la ville, de retrouver « sous les pavés » la nature afin que l’espace public interagisse avec le changement des saisons et son visage puisse se transformer au gré du temps.
L’URBAIN
Le problème principal reste l’enclavement actuel de la Place des Droits de l’Homme.
A cet objectif répondent :
• le réaménagement de l’accès depuis le « Jardin des Cultures » avec la création d’un escalier monumental. Cet accès aujourd’hui très utilisé, reste malgré tout très confidentiel. Notre intervention vise à lui redonner une nouvelle visibilité depuis le Jardin des Cultures
• le réaménagement de la rampe d’accès depuis le boulevard de l’Hôtel de Ville. Il ‘s’agit ici de prolonger visuellement le parc urbain au-delà du boulevard de l’Hôtel de Ville jusqu’au pied de la place des Droits de l’Homme en inscrivant la nouvelle rampe à l’intérieur de la végétation existante qui est renforcée dans notre projet. La voie d’accès au parking sous dalle, ainsi réaménagée, perd son caractère de délaissé urbain
• le réaménagement des escaliers et de la rampe depuis l’avenue Nelson Mandela. Ici l’accumulation des éléments ponctuels voire anecdotiques (rampe, muret, édicules, paliers, etc.) morcellent l’espace public en lui enlevant fluidité et lisibilité.
Le dénivelé et le profil des escaliers d’accès depuis l’allée Nelson Mandela sont repris afin d’assurer un espace public minimal en partie basse aujourd’hui complètement inexistant.
Les deux escaliers, de chaque coté de l’accès au parking, sont réalignés afin d’accentuer la coupure représentée par la rampe afin de ne pas ajouter à l’espace une coupure additionnelle.
Dans ce sens, le réaménagement de l’escalier, sa transformation en élément sculptural passe par la démolition de tous garde–corps en maçonnerie et leur remplacement par des garde-corps plus légers en acier barreaudé.
Le mur et l’édicule des sorties de l’escalier de secours du parking s’inscrivent comme des « accidents » à l’intérieur de la trame générale de la nouvelle place.
L’escalier-sculpture se transforme en escalier–jardin, la végétation s’incrustant dans les marches en prolongement naturel de l’alignement d’arbres existants sur l’avenue Nelson Mandela.
La rampe d’accès PMR est mise aux normes et inscrite à l’intérieur de cet escalier.
LA MULTIFONCTIONNALITE
Le problème qui se pose est comment conjuguer deux conceptions différentes, voire opposées de la place :
• celle « dynamique » d’une place traversante, lieu de passage, véritable « carrefour » des différents parcours
• celle « statique » d’une place fermée à certaines heures et transformée en « square urbain »
Celui-ci ne peut pas être réduit seulement à un simple problème esthétique de camouflage des clôtures, mais passe véritablement par une conception qui intègre à la fois ces deux utilisations « la place comme lieu de transit » et « la place comme lieu de repos et de contemplation ».
A l’intérieur de la trame s’inscrivent les éléments fixes de la clôture (battants en deux éléments).
Ces éléments en panneaux barreaudés et perforés, une fois « au repos », peuvent être utilisés comme support de signalétique du théâtre, affichage, etc…
De plus le maitre d’ouvrage souhaitait pouvoir disposer de la place pour différentes utilisations : brocantes, spectacles, expositions, etc.
D’où la nécessité de concevoir un espace flexible et capable d’assumer différentes configurations et le choix d’utiliser des micro-jardins de 3.50m x3.50 m divisibles en 4 parties et aisément déplaçables.
LE DEPAVAGE
Minéral
La trame principale de la place (une maille carrée de 3.50m x 3.50m) constitue le « squelette » principal de l’ouvrage.
Elle inclut les systèmes d’éclairage par LED ainsi que les systèmes de récupération des eaux (caniveaux à fente ou ajourés).
En réponse à la contrainte de 350kg/m², cette trame squelette en béton est armée afin de répartir les charges et permettre ponctuellement de positionner les bacs de plantations.
A l’intérieur de cette trame, les « pixels » ainsi créés sont constitués d’une structure légère, à l’occurrence un tapis drainant continu, un « nid d'abeille » en polypropylène, suivi d’un béton léger sur lesquels reposent les revêtements définitifs :
Les « pixels » circulations et « manifestations » sont réalisés en béton coloré.
Les « pixels » terrasses sont en dalles de bois exotique.
Les escaliers et rampes d’accès à la place sont en béton préfabriqué.
L’éclairage nocturne de la place est assuré par des LED’s implantés à l’intersection des trames et complété par de l’éclairage en hauteur.
Végétal
Le végétal est introduit sur cette place sous forme de micro-jardins. Ces petits espaces accueillent les passants et le public du théâtre sur des bancs intégrés aux jardinières. A l’échelle du site ces masses forment un jardin sur dalle qui redonne à cette espace un contact avec la nature.
Des arbres aux feuilles caduques comme les Erables apportent une saisonnalité à ce lieu tandis que des espèces au feuilles persistantes comme les Magnolias grandiflora et les Pins sylvestre donnent un aspect verdoyant tout au long de l’année. Au pied de ces arbres sont plantés des tapis d’arbustes aux fleurs blanches : Charmes, Orangers du Mexique, Rhododendrons, Buis, Fusains et Houx…
Des bandes de vivaces et de fleurs des champs (lierre glycine, pavots, coquelicots, chrysanthèmes sauvages) apportent des touches colorées et une diversité végétale pour la microfaune locale (papillons, coccinelles, …)
L’ensemble des ces espaces plantés forme un jardin qui apporte au lieu créé une nouvelle dimension. Cette place publique peut désormais accueillir de nombreux évènements extérieurs et offrir un véritable lieu de vie en plein air.