Les dimensions mises à disposition pour construire le CCN sont limitées, l'on pourrait dire limites. C'est finalement une chance.
Le projet devra exister au travers d'une rétention de matière, il n'aura que la peau et les os.
Dans le concert des querelles architecturales, il demeure une nécessité que l'on finirait par confondre avec l'utopie, celle du refondement des gestes du travail.
Pour cela faut-il être encore d'accord sur l'idée de l'éloge de l'effort et du travail comme vertu. L'architecture en a perdu le goût.
Le travail est devenu esthétiquement incorrect et l'effort politiquement incorrect. Réfugié dans l'espace de la culpabilité et de la mauvaise conscience, tel Jean Valjean l'architecte garde le pied sur la pièce de cent sous.
Dans ce combat du CCN, la quête du supplément d'âme ne peut venir que de ce qui force à l'évidence. Toc toc, qui est là ma langue ou la rate...poisson ou bureaucrate...structure ou enveloppe...minimal ou minimum...collaboration ou résistance. Au départ, la volonté de plateaux libres, réellement libres de contraintes, exige le report des charges sur les façades, afin d'éviter tout point porteur intérieur et appelle des planchers de grande portée. La gestion des contraintes verticales et obliques augmentées de la fameuse règle parasismique PS 92, oblige un exercice nouveau, la modélisation mathématique de la structure. Quen pense le logiciel ? La réponse arrive : réalisme constructif (descente des charges), néoréalisme (tremblement de terre virtuel), rationalisme (efforts du vent), etc... Un nouveau rationalisme constructif indéterminé.
Voilà, ce projet n'a ni plus, ni moins d'ambition que de s'en tenir à un fait objectif sous la dictature des mathématiques déplaçant l'origine de l'émotion, en ce sens, il fait l'éloge de l'effort et du travail, de la peau et des os, du faible contre le fort. Plus, cest pas possible !